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Adaptation du roman fantastique de Neil Gaiman, American Gods est la nouvelle production de Bryan Fuller. Diffusée sur Starz aux Etats-Unis et sur Amazon Prime en France, la mini série de 8 épisodes nous entraîne dans un road trip à la rencontre de divinités anciennes et nouvelles sur fond de récit historique de l’Amérique.

  • Shadow Moon

Fraîchement libéré de prison, le monde de Shadow s’écroule lorsqu’il apprend que sa femme vient tout juste de mourir dans un accident de la route. Ex-taulard sans travail, ni famille, il accepte de jouer les hommes de main pour M. Wednesday, et devient malgré lui l’un des rouages d’une guerre entre divinités. Mais Shadow est-il vraiment étranger à l’affrontement qui se prépare ? Après tout Wednesday semble ne jamais rien faire au hasard et son étrange connexion avec la météo ne fait que nourrir les soupçons à son sujet.

  • M. Wednesday

Plus connu sous le nom d’Odin, le chef de file du Panthéon nordique. Décrit par de nombreux dieux comme un escroc, il se nourrissait autrefois des sacrifices des soldats sur les champs de bataille. Aujourd’hui, il subsiste en montant des arnaques et en exploitant la crédulité de ses victimes. Menacé par l’expansion et les exigences des nouveaux dieux, il traverse l’Amérique en quête de soutiens dans la préparation d’une guerre qu’il considère inévitable. Une bien étrange mission pour un escroc habitué à tirer parti de tous les angles d’une situation.

  • Laura Moon

La femme décédée de Shadow est ramenée à la vie suite à une rencontre fortuite avec la pièce porte bonheur de Mad Sweeney. Eternelle insatisfaite et incapable de trouver le bonheur de son vivant, elle trouve un sens à sa vie dans la mort. Convaincue que Shadow est la réponse au vide qu’elle ressent, elle se met en tête de le retrouver et raviver leur flamme. Mais est-ce bien raisonnable de s’accrocher au passé lorsque l’on pourrit littéralement sur place ?

  • Mad Sweeney

Ancien roi irlandais, accessoirement Leprechaun, il attribue chance et revers de fortune à ceux qui croient en lui ou le désistent. Mais dans une Amérique qui n’a plus de temps à consacrer aux traditions ancestrales et au folklore, il erre de bar en bar performant des tours de passe passe à ceux qui lui accordent leur attention. Cherchant à préserver Shadow d’un contrat avec M. Wednesday, il perd sa pièce porte bonheur. Devenu un aimant à catastrophes, il se met à la recherche de sa pièce perdue pour retrouver un peu de chance, un comble pour un Leprechaun.

  • Bilquis

Incarnation de la Reine de Saba, Bilquis est une divinité de l’amour et du sexe qui a perdu sa splendeur d’antan. Autrefois vénérée et adorée, elle se prostitue désormais via un site internet pour récolter la dévotion de ses victimes. Sévèrement diminuée par le faible volume de louanges qu’elle absorbe, elle passe son temps à fantasmer sur sa gloire passée. Une situation critique qui pourrait la pousser à faire des choix drastiques pour assurer sa survie.

  • M. Nancy

Plus connu sous le nom d’Anansi, le dieu des contes, des fables et de la sagesse. Arrivé en Amérique via les rites et croyances des esclaves africains, son pouvoir réside dans la force de persuasion de son discours. Associé de M. Wednesday, les deux dieux ayant des méthodes pas si éloignées l’une de l’autre, il reste une divinité facétieuse aux alliances mouvantes.

  • M. World

Dieu de la globalisation, M. World fait parti des divinités nées du changement de paradigme des croyances des hommes modernes. Observant les moindres recoins de la planète, il cherche à rallier les anciens dieux sous sa bannière en leur offrant des opportunités de franchiser leur culte. Cette offre n’est évidemment pas gratuite et implique une allégeance qui contribue à l’accroissement de son propre pouvoir.

  • Media

Déesse de la télévision et de la célébrité, elle est le bras droit de M. World. Née de la fascination pour la culture audiovisuelle, elle change constamment d’apparence revêtant les traits de figures iconiques de la culture pop qu’il s’agisse de Marilyn Monroe ou encore David Bowie. Malgré des motivations personnelles peu claires, elle cherche à convaincre Shadow de rejoindre son camp en utilisant séduction et suggestion.

  • Tech Boy

Nouveau dieu de la technologie, il est né de l’explosion des nouveaux usages de l’électronique et de l’informatique. Impatient, sanguin et tête brûlée il n’a que très peu de considération pour les anciens dieux et n’hésite pas à employer la manière forte pour obtenir ce qu’il veut. Seul M. World semble le terrifier et par extension maîtriser ses ardeurs. Vous pouvez retrouver sa chemise sur Spotern.

L’avis de Spotern :

Bénéficiant du style inimitable de Bryan Fuller (Hannibal, Pushing Daisies, Dead Like Me…), American Gods impose avant tout une patte visuelle. Qu’il sublime les grands espaces américains, ou les séquences mystiques des divinités, l’œil de Fuller magnifie la vie, mais surtout la décrépitude et la mort de ses personnages, des thèmes  récurrents dans l’ensemble de ses œuvres.

Bien qu’elle mette en scène des divinités et que l’un de ses enjeux soit de pousser son personnage principal à croire à l’impossible, la série élargit très rapidement son portfolio thématique.  Ainsi religions et croyances s’estompent pour donner vie à des thèmes universels et à la portée politique forte, notamment dans le contexte actuel.

Transportés en Amérique par les croyances de voyageurs, de conquérants, de prisonniers ou d’esclaves, les dieux sont tous des immigrés. Débarqués sur une terre hostile, ils sont obligés de s’adapter pour survivre à leur environnement et laisser derrière eux leur gloire d’antan.  Si la série s’amuse à nous rappeler les origines multi-ethniques et multi-culturelles  des Etats-Unis, alors que le pays se replie actuellement sur lui-même, elle n’hésite pas non plus à illustrer la violence de la culture issue de ce melting-pot, prête à éradiquer le passé pour mieux unifier le présent.

Et c’est ce conflit de paradigmes, entre jeunes et vieux, science et croyance, technologie et spiritualité, vie et mort que la série explore avec brio, ramenant ces divinités à une considération humaine relativement basique : la survie.

Et vous ? Que pensez-vous d’American Gods ?