| Entertainment

Who run the world?

Partager :

Heat

Profitons de ce 8 mars, « Journée internationale de la femme », « des  femmes », « des droits des femmes », « des droits de la femme » ou « de la lutte pour les droits des femmes » (cochez la case selon vos préférences sémantiques), pour nous pencher sur un test aussi simple que ravageur : le test Bechdel.

Il ne s’agit pas, comme son nom pourrait le laisser supposer, d’un examen de conjugaison (Bechdel/Bescherelle, pour ceux qui n’auraient pas saisi le jeu de mot de haute volée) mais d’un test dont le principe est de mesurer la place des femmes au cinéma. Prenez n’importe quel film et posez-vous 3 questions :

  1. Est-ce qu’il y a au moins deux personnages féminins dont on connaît le nom ?
  2. Est-ce qu’elles se parlent à un moment du film ?
  3. Est-ce qu’elles parlent d’autre chose que d’un homme ?

Ce test doit son nom à la cartoonist américaine Alison Bechdel, qui posa ces critères dans une bande dessinée lesbienne publiée en 1985 « Dykes to watch out for« .

The_Rule

Selon le site collaboratif bechdeltest.com, 46 % des milliers de films répertoriés échoueraient à ce test.

Au dernier festival de Tribeca, on dénombrait 10 gagnants. Par exemple, Blue Jasmine, La vie d’Adèle ou encore Kick Ass 2 passent le test .

A l’inverse, Avatar, The Social Network ou les premiers épisodes de Star Wars le ratent parce qu’aucun des personnages féminins ne rencontrent d’autres personnages féminins. Seul Avatar met en scène une conversation entre Neytiri et sa mère mais c’est à propos de Jake donc ça ne passe pas…

Dans les nominés pour l’Oscar du meilleur film cette année, beaucoup échouent, dont celui qui a remporté la statuette : « 12 years a slave »

Seule la Suède reconnaît aujourd’hui un caractère officiel à ce test : l’Institut du film suédois a décidé de soutenir l’initiative d’une chaîne câblée et de quelques salles du pays, qui font figurer le test dans les catalogues et notations de leurs programme.

Alors le test Bechdel, un indicateur de sexisme au cinéma ?

Ce test n’est pas infaillible, y échouer ne fait pas d’un film une œuvre sexiste.

« Gravity » a raté le test alors qu’il met en scène le courage de son héroïne, interprétée par Sandra Bullock, pendant 1h30. Perdue dans l’espace, elle avait peu de chance de tenir une conversation avec une autre femme…

Mais ce test a le mérite de mettre en lumière la place des femmes au cinéma, notamment dans les blockbusters. Parmi les 100 plus gros succès commerciaux aux États-Unis en 2011, seuls 11 % comptaient une femme pour personnage principal, selon une enquête de l’université de San Diego.

Le succès de Hunger Games pourrait peut être changer la donne. Katniss Everdeen, son héroïne, a pulvérisé les scores au box office en 2013 avec le 2ème volet de ses aventures, passant devant Iron Man 3. Un tel phénomène (avec un film dont le héros est une femme) n’était pas arrivé depuis L’Exorciste en… 1973 ! De quoi relancer le girl power à Hollywood.

On peut se demander quels résultats nos séries préférées pourraient obtenir à ce test. Après tout, la plus « independent women » d’entre elles, « S&TC » (Sex and the City) qui mettait en scène SJP (Sarah Jessica Parker) et ses copines répond à seulement 2 des 3 questions :

  1. Oui, on connaît le nom d’au moins 2 personnages féminins (4 même !)
  2. Oui, elles ont PLEIN de conversations ensembles
  3. Est-ce qu’elles parlent d’autre chose que d’hommes ?

Hum … c’est là que le bât blesse : Miranda,l’avocate rouquine, l’admettait elle même dans un épisode : « Comment est-ce possible que 4 jeunes femmes intelligentes n’aient pas d’autres sujets de conversation que les hommes ? ».

Bonne question…